Lithographie au crayon et au pinceau (report), Kn 122 I
La deuxième affiche de Käthe Kollwitz, l’affiche »Pour le grand Berlin«, a suscité un scandale semblable à celle de l'exposition sur le travail à domicile de 1906.
Elle annonce une réunion contre la pénurie de logements à Berlin: ›600 000 habitants du grand Berlin vivent dans des appartements où chaque pièce est occupée par 5 personnes ou plus. Des centaines de milliers d’enfants n’ont nulle part où jouer‹. À côté du texte, une fillette à l’air sérieux tient sa sœur dans ses bras, debout dans une triste arrière-cour, juste devant l’affichette alors très répandue: ›Il est interdit de jouer dans les cours et les escaliers‹. Bien que dans la version finale Käthe Kollwitz ait retiré un petit garçon qui, en manque de jouet, s’amuse avec une plaque d’égout, image accusatrice s’il en est, le chef de la police berlinoise fait tout de même interdire l’affiche pour incitation à la haine de classe.
Contrairement aux affiches suivantes, Käthe Kollwitz semble n’avoir eu aucune influence sur la conception du texte. Les lettres sont un peu trop grandes par rapport au dessin et trop proches de la tête des enfants. L’artiste elle-même note dans une lettre à son fils Hans: »Malheureusement, l’affiche pour les appartements n’a aucun effet de loin et est complètement obstruée par le texte. Je n’en suis pas du tout contente.« (Käthe Kollwitz, Briefe an den Sohn, 3 mars 1912)