Au début de sa carrière artistique, Käthe Kollwitz traite à plusieurs reprises des questions liées aux relations hommes-femmes. Probablement inspirée par les cycles »Une Vie« et »Un Amour« de Max Klinger, qu’elle découvre lors de ses études à Munich, elle aborde le sujet du sort des femmes dans plusieurs œuvres.
Mais, contrairement à Klinger, Käthe Kollwitz choisit d’aborder le problème des filles-mères en s’inspirant d’un personnage de la littérature, la Gretchen du »Faust« de Goethe (Marguerite dans la traduction française). Elle réalisera sur ce thème plusieurs dessins et gravures impressionnants.
L’eau-forte »Marguerite« montre la jeune femme enceinte qui observe depuis une passerelle l’apparition d’une silhouette accroupie sur le sol: la Mort, qui, d‘un geste tendre, serre un bébé dans ses bras. Ce que Gretchen ›voit‹ serait donc la seule issue possible à la précarité de sa situation: confier à la Mort l’enfant à naître.
Käthe Kollwitz, Sur le mur de l’église, 1893, eau-forte, pointe sèche et gravure au lavis, Kn 17 III
Käthe Kollwitz, Le Destin de la femme (Martyre de la femme), vers 1889, Plume, pinceau et encre noire et lavis sur papier vergé, NT (17a)