La haute estime que porte l’artiste au travail d’Auguste Rodin se manifeste, entre autres, dans le dessin de ce nu féminin accroupi. Inspirée par la sculpture de Rodin »Femme accroupie« de 1881, Kollwitz saisit son sujet en une forme hermétique où le bras droit crée un angle presque parfait avec la longue ligne de l’épaule.
L’anatomie osseuse du modèle est rendue avec exactitude, mais avec sa pose comprimée, ses jambes serrées, ses bras qui se referment et sa tête inclinée vers la droite, elle devient quasiment abstraite et crée une forme compacte, presque carrée.
Ce nu aux lignes d’une beauté extrême, qui met l’accent sur les qualités plastiques d’une part et sur les contours d’autre part, s’inscrit dans la tradition des dessins de sculpteurs contemporains. Les recherches le datent autour de 1904, année au cours de laquelle l’artiste passe plusieurs semaines à l’Académie Julian et se familiarise avec les bases de la sculpture.