Lithographie au crayon et à la plume, grattoirs, Kn 33 A III a
La première planche présente au spectateur le désespoir silencieux d’une mère qui se penche sur son enfant malade et déjà aux portes de la mort. Il est allongé dans l’unique lit de la famille des tisserands, dans une pièce qui doit servir de lieu de vie, d’atelier et de chambre en même temps. Avec son teint de cire, ses yeux enfoncés et son menton proéminent, la tête de l’enfant ressemble déjà à un crâne. Une autre femme en arrière-plan tient dans ses bras son enfant qui, pour tromper la faim, met ses doigts dans sa bouche. Son geste montre sans détour la grande détresse dont souffrent les tisserands.
Le thème de l’enfant gravement malade ou agonisant était très répandu dans la peinture du XIXe siècle. Des œuvres comme »Misère« et »Femme penchée sur un berceau vide» de Max Klinger ont inspiré Kollwitz.
Käthe Kollwitz, Femme assise se lamentant les bras levés, étude détaillée pour la première version de la lithographie »Misère«, 1895, plume et encre noire, NT 116
Käthe Kollwitz, étude préliminaire pour »Misère«, 1893, plume et encre noire, lavis, craies brunes et noires, rehauts de blanc NT (116a)