Gravure sur bois, Kn 179 IX b
Sur la première planche, une femme offre son enfant en sacrifice. La femme est nue et sans défense. Elle ferme les yeux et signale ainsi qu’elle sacrifie aveuglément son enfant, autrement dit qu’elle agit par ignorance. Käthe Kollwitz représente dans cette œuvre sa propre situation au début de la Première Guerre mondiale, lorsqu’elle voulait se forcer à ›faire sienne la volonté de se sacrifier‹.
Après la mort de son fils Peter, en 1914, l’une des premières œuvres du cycle sur la guerre est probablement le dessin où une femme se penche sur son bébé qu’elle tient dans ses bras. Elle presse fermement son visage contre l’enfant. L’agitation extrême de la mère se reflète dans le trait du dessin. Son bras droit levé donne l’impression, plus que dans la version finale de la première planche, que la femme refuse d’abandonner son enfant à la guerre. Ce refus devient évident dans les deux dernières planches de la série.
Käthe Kollwitz, Mère debout, pressant son bébé contre son visage, 1915, fusain sur papier gris, fixatif à la gomme-laque, NT 722