Eau-forte, émeri, Kn 36 II a
Armés de haches et de bâtons, les tisserands amaigris et amers se dirigent les poings serrés vers la maison de leur employeur. Certes, quelques poings sont brandis, des bouches s’ouvrent, sans doute pour crier ou chanter des chansons de combat, mais avec ces vêtements uniformément sombres et misérables, ces visages émaciés, ces os saillants sous la peau, la scène respire la désolation. L’impression est encore renforcée par la posture courbée des tisserands et la ligne d’horizon pesante, tracée juste au-dessus de leurs têtes.
Au premier plan, Kollwitz montre une femme portant son enfant, avec laquelle elle s’identifie peut-être.
Käthe Kollwitz, Études de têtes, de bras et de mains pour la gravure »Marche des tisserands«, vers 1896, crayon, plume, lavis sur carton brun, NT 123
Käthe Kollwitz, Étude d’homme debout en pied, 1896, plume et encre noire et mine de plomb sur vélin fort, NT 128