Gravure sur bois, Kn 176 VII b
Dans cette planche, les mères retiennent leurs enfants, dont deux regardent au delà de leurs jupes, pour ne plus les offrir à la guerre.
Contrairement aux versions précédentes abandonnées, dans lesquelles les mères sont montrées côte à côte avec leurs enfants dans les bras, les femmes forment ici un cercle semblable à une forteresse. Leur posture défensive montre qu'elles ont uni leurs forces pour défendre leurs enfants. Tant sur l'eau-forte que sur la lithographie, les femmes tiennent leurs enfants dans leurs bras, mais leurs positions n'ont rien à voir avec l'impression d'union de la version finale.
Si Käthe Kollwitz considère son eau-forte sur ce thème comme un échec, elle semble très satisfaite de la version lithographiée. Le 6 février 1919, jour de l'anniversaire de Peter, elle note dans son journal:
Je me suis mise aux Mères. [...] Hier, je me suis dit que j’allais essayer de transformer mes planches sur la guerre en pierres lithographiques. [...] J’ai dessiné la mère qui enlace ses deux enfants; cette mère, c’est moi; ces deux enfants, ce sont les miens, ceux de ma chair, mon Hans et mon Peter. Et j’ai réussi à le faire bien.«
Käthe Kollwitz, Journal, 6 février 1919
Käthe Kollwitz, Mères, première version abandonnée de la planche 6 de la série »Guerre«, 1918, eau-forte, émeri et vernis mou avec impression de papier vergé et faisceau d'épingles, Kn 137 II
Käthe Kollwitz, Mères, deuxième version abandonnée de la planche 6 de la série »Guerre«, 1919, lithographie au crayon (report), Kn 140 I c
Käthe Kollwitz, Les Mères, 1922, fusain sur papier vergé brun, NT 857