Eau-forte, pointe sèche, émeri, et vernis mou avec impression de textile et de papier report de Ziegler, Kn 102 IX a
À l’origine, cette dernière scène du cycle n’était pas prévue. Au lieu de cela, l’artiste souhaitait que le récit en images se termine par le recueillement autour des morts. Finalement, Kollwitz choisit comme dernière image les paysans survivants, mais prisonniers. Elle veut apparemment exprimer le fait que tout n’est pas encore terminé et qu'un nouveau soulèvement peut se déclencher à tout moment. C’est ce que semble exprimer le regard du prisonnier aux sourcils sombres qui fixe le spectateur depuis le centre du deuxième rang.
Les planches 6 et 7 du cycle de gravures »Guerre des paysans« contiennent des éléments graphiques de la planche symboliste initialement prévue pour conclure »Une Révolte des tisserands« (»Tu saignes de nombreuses blessures, Ô Peuple«). On y voit aussi des prisonniers (les femmes attachées) et, comme sur le »Champ de bataille«, un personnage courbé touche de la main un homme mort. Les deux dernières planches du cycle »Guerre des paysans« montre également qu’un enseignement doit en être retiré, que l’artiste veut transmettre un message: Elle semble vouloir nous dire qu’il faut assurer la justice sociale si l’on veut éviter une ›explosion‹ de violence.
Käthe Kollwitz, Les Prisonniers, 1906/07 ?, fusain sur papier brun, NT 425
Käthe Kollwitz, Paysans prisonniers, 1908, fusain sur papier vergé, NT 432
Käthe Kollwitz, Dessin d’après Peter pour »Les Prisonniers«, 1908, fusain sur papier Ingres blanc, NT 436