Bronze, Seeler 30 III.B.1.
Pendant la dernière décennie de sa vie, Kollwitz a réalisé plusieurs pierres tombales. Elle réalisa la première à la demande de sa sœur adorée, Lise, après la mort du mari de celle-ci, Georg Stern. »Lise m’a demandé de faire une sculpture pour la tombe. Ce serait très bien si j’y arrivais. Mais c’est difficile«, écrit-elle dans son journal en avril 1934, peu après les funérailles de son beau-frère.
Cette tombe familiale abrite déjà son frère Konrad et sa femme Anna. Outre le couple Stern, elle est censée accueillir Käthe Kollwitz et son mari. La sépulture est située dans le cimetière de Friedrichsfelde à Berlin.
Ses mots se font plus confiants quand, à l’été 1935, l'artiste commence à travailler sur le relief:
Je viens de le commencer. En fait, je suis très étonnée que personne ne pratique l’art funéraire. Il suffit de commencer à s’y mettre pour que des tas de sujets viennent à l’esprit.«
Käthe Kollwitz, Journal, été 1935
Pour décrire le motif, Käthe Kollwitz évoque »deux grandes mains maternelles qui enveloppent le défunt dans son manteau pour l’emmener dans l’au-delà«. Pour titre, elle reprend une citation de Johann Wolfgang von Goethe tirée du recueil de poèmes paru en 1819, le »Divan oriental-occidental«.
À Dieu est l’orient!
À Dieu est l’occident!
Les pays du nord et du midi
Reposent dans la paix de ses mains.«
Johann Wolfgang von Goethe, Divan oriental-occidental,
première strophe du poème »Talismans«