Pinceau et aquarelles, rehauts de blanc sur papier Ingres, NT 146
»Le Retour des ouvriers« compte parmi les rares œuvres en couleur connues des années 1890. Käthe Kollwitz y montre la vie quotidienne des ouvriers sans qu’il s’agisse d’une critique sociale.
Certains de ces dessins font probablement partie d’un ensemble plus large d’œuvres de Kollwitz présentées lors d'une exposition de femmes artistes à Berlin en 1894. Un article de la revue Kunst für Alle, consacré à cette exposition, évoque un dessin de Käthe Kollwitz où des ouvriers rentrent chez eux: »Si je ne me trompe, elle a travaillé un certain temps à Munich sous la direction de Ludwig Herterich. Mais, elle a maintenant d'autres idéaux: Liebermann et Raffaëlli. Elle recherche l’agitation et la nature des banlieues, entièrement guidée par le pittoresque, sans tendance.« (dans: Die Kunst für Alle: Malerei, Plastik, Graphik, Architektur, Vol. 9, 1893-94)
Il serait possible que ce retour des ouvriers chez eux ne date pas de 1897, comme on le supposait, mais du début des années 1890, avant que Käthe Kollwitz ne réalise le cycle des Tisserands, entre 1893 et 1897. Le thème de ce dessin, où la foule des ouvriers semble s’écouler de la gare Prenzlauer Allee pour regagner leur foyer, rappelle les œuvres d’artistes contemporains tels que Hans Baluschek et Franz Skarbina.